Conférence – « Ella Maillart, sur les pistes d’Asie centrale »

 Le temps d’une soirée, d’un festival, d’un salon du livre,  partez en expédition en Asie Centrale, dans les pas d’Ella Maillart

La conférence retrace la vie d’Ella Maillart : Ses premières années, hyper- actives, entre Ski, Voile, et Hockey. Puis son voyage en Russie, de Moscou au Caucase, «parmi la jeunesse russe». En 1932, Ella Maillart se rend dans l’ancien Turkestan. Puis ce seront ses «Oasis interdites, en 1934. 
Louis-Marie Blanchard reprend ce parcours étayé de ses propres expériences de voyageur pour redonner vie aux voyages de la grande Dame…

Conférence

Conférence de Louis-Marie Blanchard, durée 1h30 

Ella Maillart (1903-1997)

Thématiques abordées

La conférence retrace la vie d’Ella Maillart :

  • Les premières années : Ski, Voile, Hockey 
  • En Russie, de Moscou au Caucase : Parmi la jeunesse russe 
  • Des monts célestes aux sables rouges, 1932 
  • Oasis interdites, 1934 
  • Chandolin : « Un point d’ancrage » 
  • Des Tian-Shan à Khiva, Samarkand et Boukhara 
  • Kashgar, porte des Hautes vallées du Pamir 
  • Le Pamir Chinois : Muztagh-Ata et Kongur 
  • Le Pamir Alaï et les Monts Célestes 
  • Le couloir de Wakhan 

Les premières années : Ski, Voile, Hockey

Infatigable dès son plus jeune âge, Ella Maillart commence par explorer le lac Léman, près duquel demeurent ses parents. Elle pratique le ski et la régate, pour laquelle elle représente la Suisse aux jeux olympiques de Paris. Assez vite, elle abandonne ses études :

« Il y avait tant de choses qu’il me semblait urgent de savoir et de comprendre qu’une vie entière semblait trop courte pour pouvoir y parvenir. »

Avec son amie Hermine de Saussure, surnommée « Miette » elle s’embarque pour la Méditerranée et met le cap sur la Corse. Ses parents, qui « pensent qu’elle veut faire de sa vie un loisir ininterrompu », lui enjoignent de penser à l’avenir, et elle participe un temps au commerce de fourrures de son père, puis donne des cours de français en Angleterre. En même temps, elle prépare son brevet de capitaine. Elle trouve à s’employer comme matelot sur un yacht dans l‘Atlantique, puis achète un vieux yawl avec son amie Miette et part pour la Grèce. Elle créée une équipe féminine de hockey sur gazon, et trouve un emploi de dactylo à Paris. En Allemagne, où elle décroche quelques rôles de figuration dans un studio de cinéma, elle rencontre des immigrés russes qui aiguisent sa curiosité

« Il semblait bien qu’à l’est quelque chose de neuf fut en train de surgir, encore qu’il y eut sur la valeur de l’expérience des divergences d’opinion. » 

En Russie, de Moscou au Caucase : Parmi la jeunesse russe 

En 1930, Ella Maillart parvient à se procurer un visa pour la Russie. La femme de Jack London lui fournit l’argent nécessaire à son voyage, et pour se donner un but, elle décide alors d’écrire un livre sur le cinéma russe. Au cours de son séjour à Moscou, elle rencontre « des cinéastes de retour du Kamchatka glacé, du Turkestan torride, de la Mongolie balayée par les vents ou de la Sibérie boisée. » Au bout de quelques mois, elle s’avoue fatiguée de l’agitation moscovite, et décide de partir avec un petit groupe pour les hautes vallées reculées du Caucase : 

« Les montagnes m’attirent. Il suffit que je pense à elles pour que l’odeur des sapins semble tenter mes narines, pour que mes yeux désirent un sommet blanc d’où la neige s’élève en tourbillons étincelants, que mes oreilles croient entendre la rumeur du torrent et que mes poumons se dilatent de joie » 

A son retour elle publie, en 1932, son premier récit de voyage : « Parmi la Jeunesse russe »

« Toute la Russie me semble à portée de main, ainsi que son immense arrière-pays asiatique » 

Des monts célestes aux sables rouges, 1932 

En 1932, Ella Maillart se rend dans l’ancien Turkestan ; elle part à ses risques et périls, et ne dispose d’aucune autorisation officielle. Elle traverse alors pratiquement tout le Turkestan soviétique, des steppes kirghizes aux Tian Shan, évitant les lieux habités pour échapper au contrôle des papiers, et voyageant à pied dans les hautes vallées. 

« La première année que je passe sur la terre aride d’Asie est inoubliable : enfin mon regard rencontre le dôme interrompu du ciel ; enfin, le vent qui souffle est semblable à un élément puissant et primordial, et balaie, dans sa course, tout un continent : mon être est pénétré par cette sensation nouvelle d’immensité. » 

« J’appris aussi à dormir n’importe où, dans des halls de gare encombrés de bagages, dans des caravansérails, sur les berges des rivières, au milieu d’un désert de neige, ou parmi des gens de toutes sortes ». 

Oasis interdites, 1934 

En 1934, elle est envoyée par le « Petit Parisien » en Mandchourie, et l’année suivante, avec Peter Fleming, correspondant au Times, elle met en oeuvre son projet de traverser la Chine occidentale, le Xinjiang et la chaîne du Karakorum pour entrer en Inde.

A son retour, son récit « oasis interdites » connaîtra un succès immédiat.

De son côté, son coéquipier Peter Fleming fera un excellent récit de leur voyage intitulé « Courrier de Tartarie » 

« Comme un morceau de choix pour le dessert, la dernière étape de notre voyage promettait d’être merveilleuse. Nous allions escalader les Pamir, entrer aux Indes par le haut col de Mintaka, longer la chaîne du Karakorum et franchir l’Himalaya pour arriver à la province du Cachemire. Quarante jours de voyage, si tout allait bien… » 

« Alors, nous nous mîmes en marche vers les grandes solitudes de l’Asie […] libérée des entraves créées par les hommes, la vie que j’aimais s’ouvrait devant moi. […] J’aurais aimé que ce voyage dure autant que ma vie ». 

Chandolin : « Un point d’ancrage » 

A partir de 1948, de retour en Suisse, Ella Maillart habite Chandolin, un très joli village montagnard du Val d’Anniviers, où elle s’est fait construire un chalet :

« Je rentrais des Indes. Je voulais revenir en Europe. A Chandolin, je me sentais près de Dieu » 

De 1956 à 1987, elle devient guide culturel, faisant découvrir divers pays d’Asie à de petits groupes de voyageurs. Elle termine paisiblement sa vie en 1997, à l’âge de 94 ans, accompagnée par Anne Deriaz, qui a publié un précieux témoignage sur les deux dernières années de sa vie, intitulé : « Chère Ella, Elégie pour Ella Maillart ».

Les manuscrits d’Ella Maillart sont conservés à la Bibliothèque de Genève, tandis que ses photographies et ses films se trouvent au Musée de l’Elysée et à la Cinémathèque de Lausanne. 

« Seul l’instant présent est réel, puissant. On devient ce que l’on pense : l’énergie suit la pensée. Le passé est mort, ou sert à préparer l’avenir ? » 

« Soleil, soleil, merci d’être là. N’oublie pas ta fille Ella, qui a tant besoin de toi » 

« J’ai dit tout ce que j’avais à dire. Je n’ai plus rien à dire… Maintenant je veux me taire » 

Itinéraires et rencontres

Itinéraires parcourus par Ella Maillart en Russie et en Asie Centrale 

Ella Maillart a parcouru l’Asie Centrale que Louis-Marie Blanchard nous raconte :

Des Tian-Shan à Khiva, Samarkand et Boukhara 

  • Découverte des Tian-Shan avec les nomades kirghizes
  • Découverte de l’Ouzbekistan (Samarkand, Boukhara et Khiva) : oasis et relais de la route de la soie.

Kashgar, porte des Hautes vallées du Pamir 

  • Kashgar : une oasis entre désert et montagne, à la charnière du Taklamakan et du Pamir.
  • Rencontre avec les Ouïgours : des nomades de Mongolie devenus sédentaires au Turkestan chinois.
  • Colonisation chinoise et répression politique : Un avenir compromis pour la culture ouïgour .
  • Artisans et commerçants : un conservatoire de métiers traditionnels.
  • Le grand bazar de Kashgar : chatoiements et parfums de la route de la soie.
  • Le marché aux animaux : lieu d’échange entre paysans des oasis et montagnards des hautes vallées

Le Pamir Chinois : Muztagh-Ata et Kongur 

  • Les Kirghizes du Kongur : un territoire resté longtemps inaccessible et un mode de vie préservé.
  • Vers le Karakorum par la Passe de Torbulung : la grande voie des caravanes entre la Chine et l’Inde 
  • Tadjiks Sarikouls du Mustaghata : le plateau de Tchitchiklik

« J’aime cette vie primitive où je retrouve la faim qui transforme en joie solide chaque morceau mis sous la dent, la saine fatigue qui fait du sommeil une volupté incomparable, et le désir d’avancer que chaque pas réalise ». 

Oasis interdites, de Pékin au Cachemire, Ella Maillart, Editions Grasset, 1937 

Le Pamir Alaï et les Monts Célestes 

  •  Les Kirghizes de l’Alaï et des Monts Célestes : le paradis des éleveurs de chevaux.
  • Vers le Haut-Badakhchan, par la Passe de Kyzil-Art : des pâturages verdoyants aux steppes glacées.
  • Les Kirghizes du Haut-Badakhchan : pasteurs du désert d’altitude.

« Comme le veut la coutume, nous nous devons d’attendre que le chef de l’Aoul, nous invite à entrer chez lui et nous serre la main, en la pressant entre les siennes. Après s’être assuré que la yourte est bien en ordre et que les femmes nous attendent, après quoi, il soulève la portière ; à l’intérieur de la yourte, le feu brûle dans un poêle et on nous invite à nous asseoir, sur des tapis, à la place d’honneur, en face de la porte. 
Tous les kirghizes boivent du thé en quantité, auquel on ajoute souvent de la crème ; les bols sont passés à la maîtresse de maison qui les remplit. 
Les voisins défilent et nous observent, ils se tiennent accroupis près de la porte, curieux et distants à la fois. »  

Ella Maillart, Des Monts Célestes aux Sables Rouges

Le couloir de Wakhan 

  • Tadjiks Wakhis du Couloir de Wakhan : une oasis de haute altitude, entre Grand et Petit Pamir.
  • Vers l’Afghanistan, par la Passe de Boroghil : une brèche entre Pamir et Hindu-Kuch 
  • Bergers Gujars et commerçants du Chitral : le polo trait d’union entre nomades et sédentaires 

« Mais qu’est-ce que la mort, après tout ? Pourquoi la craindre ? Mes voyages m’avaient déjà convaincue que les miens pourraient se passer de moi – bon ! Mais ce dont il s’agissait maintenant, je le voyais clairement, c’était de moi-même, ce « moi » qui ne voulait pas disparaître sans avoir accompli quelque chose qui me sauverait du néant, qui satisferait si humblement que ce fût la soif d’éternité que je sentais au dedans de moi. » 

Ella Maillart 

Infos pratiques
et conditions financières

Conditions financières

Conférence : 400 euros 

Frais de transport à la charge du commanditaire 
TVA non applicable, régime de la micro-entreprise
 

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Une conférence de :

Louis-Marie Blanchard

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